Conférence de presse, St-Georges-de-Beauce, 13 février 2025
Le Canada traverse aujourd’hui une crise de gouvernance sans précédent.
Les dix années de gouvernement Trudeau s’achèvent sur un bilan sombre : perte de contrôle des finances publiques, inflation galopante, stagnation de notre niveau de vie, destruction de notre culture et de notre cohésion sociale à cause de l’immigration de masse, hausse de la criminalité, scandales politiques à répétition, intrusions systématiques du gouvernement fédéral dans les champs de compétence des provinces, et érosion de nos droits et libertés.
Et maintenant, alors que le Canada est plus faible que jamais politiquement, socialement et économiquement, nous sommes confrontés à une potentielle guerre commerciale avec notre principal partenaire économique, et à des exigences de sa part qui remettent en question notre modèle de développement économique des dernières décennies.
Que l’on soit d’accord ou non avec l’approche de Donald Trump, nous n’avons pas le choix de nous adapter à la situation. Diaboliser le président, comme le font certains de nos médias, ou boycotter les produits américains, est une réaction contreproductive et complètement inutile, qui n’aura aucun impact à Washington.
Ici en Beauce, nous avons toujours été très proches des Américains. Notre économie dépend énormément de nos échanges avec eux. 65% des entreprises de la région exportent vers les États-Unis et des milliers d’emplois en dépendent.
À chaque annonce de Trump concernant des tarifs douaniers, tous les chefs politiques fédéraux s’entendent pour répliquer en imposant des tarifs de représailles. Que ce soit Trudeau, Carney, Freeland, Poilievre, Singh, ou Blanchet : ils sont tous d’accord qu’il faut répliquer « dollar pour dollar » et se lancer dans une guerre commerciale avec les États-Unis.
C’est une attitude suicidaire. L’économie américaine est dix fois plus grosse que la nôtre, beaucoup moins dépendante du commerce que la nôtre et beaucoup moins dépendante de notre marché que nous ne le sommes du leur.
Les guerres commerciales sont mauvaises pour tout le monde, mais elles sont bien pires pour un petit pays qui a moins d’options. Nous ne pouvons tout simplement pas gagner une guerre commerciale avec les États-Unis. Il est très peu probable que Trump recule. Tout ce que ça amènera, c’est provoquer une immense crise économique au Canada, jusqu’à ce que nous soyons obligés de capituler.
Je l’ai dit et répété au cours des dernières semaines : il faut répondre aux préoccupations immédiates de Trump au sujet du Canada en redoublant d’efforts pour contrôler notre frontière, en sévissant contre les trafiquants de drogue, en expulsant tous les migrants clandestins et en imposant un moratoire complet sur l’immigration au Canada.
Il faut ensuite dire à l’administration américaine que nous sommes prêts, dès maintenant, à renégocier l’entente de libre-échange nord-américain et à offrir une entente qu’il considérera avantageuse, tout en bénéficiant aussi à nous.
Au lieu de miser sur l’affrontement, il faut essayer de trouver un terrain d’entente et conclure un marché avec le président.
Donald Trump a laissé entendre que ce qu’il souhaite, au-delà des questions plus immédiates, c’est une « entente économique finale » avec le Canada, c’est-à-dire une entente de libre-échange renégociée.
Il a aussi dit à plusieurs reprises ces dernières semaines que le Canada traite horriblement les fermiers américains en fermant son marché aux produits américains.
Son secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a dit la même chose. Et son représentant spécial au commerce, Jamieson Greer, a aussi affirmé il y a quelques jours qu’il souhaite accélérer les pourparlers sur le libre-échange en mentionnant que ses deux priorités seront les pièces d’automobiles et les produits laitiers.
Je répète : les pièces d’automobiles et... les produits laitiers.
Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable. La gestion de l’offre est l’une des deux questions les plus litigieuses pour les Américains en ce qui concerne nos relations commerciales avec eux. Et on l’a vu, Donald Trump semble déterminé à prendre tous les moyens et adopter toutes les mesures nécessaires pour arriver à ses fins.
Ma prise de position en faveur de l’abolition de la gestion de l’offre durant la course à la chefferie du Parti conservateur a suscité une énorme controverse, en Beauce et partout au Canada. Elle m’a coûté la victoire durant cette course, et a contribué à ma défaite ici aux élections de 2019 et 2021.
Et pourtant, le temps m’a donné raison. Aujourd’hui, je tends la main aux producteurs laitiers et je leur offre de travailler ensemble pour que nous fassions cette réforme dans l’intérêt de tous.
D’abord, dans l’intérêt des familles canadiennes, qui sont obligés de payer des centaines de dollars par année de plus que ce qu’ils devraient pour des produits laitiers à cause de ce système, qui entraîne aussi un gaspillage énorme.
Ensuite, dans l’intérêt des producteurs laitiers eux-mêmes, qui sont pris dans un système inefficace qui ne leur permet pas d’innover ni d’exporter leurs produits. Ceux qui prétendent que la gestion de l’offre est essentielle pour garder en vie les fermes laitières se racontent des histoires. Depuis le début des années 1970 quand la gestion de l’offre a été mise en place, le nombre de fermes laitières au Canada est passé d’environ 145 000 à environ 10 000 aujourd’hui. Plus de 90% sont disparues! Le prix exorbitant des quotas fait en sorte qu’il est impossible pour des jeunes fermiers de se partir une ferme laitière.
Enfin, il faut abolir la gestion de l’offre au bénéfice de l’économie canadienne dans son ensemble, qui ne peut pas développer son plein potentiel d’exportation à cause des intérêts d’un petit cartel qui a une influence démesurée à Ottawa.
Comment peut-on être crédible lorsqu’on critique les tarifs de 25% de Trump, alors que nous imposons des tarifs de 250% sur les produits laitiers américains?
On parle aussi de diversifier nos échanges commerciaux pour être moins dépendants des États-Unis. Savez-vous que les négociations pour un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni ont achoppé l’an dernier sur la question de l’ouverture de notre marché aux fromages anglais, sur lesquels nous imposons aussi des tarifs de 250%?
Cette situation est complètement absurde. Le système canadien de gestion de l’offre est coûteux et inefficace. Ce système ne mérite pas qu’on se lance dans une guerre commerciale avec les États-Unis pour le protéger.
Aujourd’hui, je me présente à nouveau devant les Beaucerons pour leur demander :
Combien d’entreprises exportatrices de la Beauce êtes-vous prêts à mettre en danger afin de protéger le système coûteux et inefficace de la gestion de l’offre?
Combien de milliers d’emplois manufacturiers en Beauce pensez-vous que nous devrions sacrifier afin de protéger le système coûteux et inefficace de la gestion de l’offre?
Voulez-vous un représentant à Ottawa qui a été le seul depuis presque une décennie à parler de cet enjeu de façon réaliste et à offrir une solution? Quelqu’un qui a l’expérience d’avoir été ministre des Affaires étrangères, qui va défendre les intérêts de l’ensemble des Beaucerons et des Canadiens à la Chambre des communes? Quelqu’un qui va se battre aussi pour que les producteurs laitiers soient justement compensés lorsque nous conclurons une entente avec Trump?
Ou bien voulez-vous, dans des circonstances aussi critiques pour notre avenir, avoir un député directement issu du secteur laitier, qui défend uniquement ses propres intérêts personnels et ceux du cartel au détriment de l’économie beauceronne?
Je suis la personne la mieux placée pour représenter les Beaucerons durant cette crise.
Les Beaucerons savent aussi que j’ai été un député exemplaire, présent et accessible, pendant les 13 années où je les ai représentés à Ottawa.
Ils peuvent non seulement élire un bon député, mais le chef d’un parti national qui offre des points de vue et des solutions originales, et qui a eu une influence considérable sur les débats politiques canadiens ces dernières années.
J’ai été le premier chef politique national à oser parler des impacts négatifs de l’immigration de masse en 2018. Aujourd’hui la majorité est d’accord avec moi.
J’ai été le premier chef politique national à oser parler des folies de l’idéologie du genre et du wokisme. Aujourd’hui la majorité est d’accord avec moi.
J’ai offert des points de vue différents des autres chefs fédéraux sur la guerre en Ukraine, les confinements durant la covid, les intrusions du fédéral dans les champs de compétences des provinces, et bien d’autres questions.
Les Beaucerons n’ont jamais été des suiveux. Ils ont aujourd’hui l’occasion d’envoyer une voix différente à Ottawa.
La Beauce a toujours été dans mon coeur, malgré mes deux dernières défaites crève-cœur. C’est en Beauce que j’ai grandi. C’est là où habitent toujours mes parents et plusieurs amis et connaissances. Ce sont les Beaucerons qui me connaissent le mieux et ce sont eux que j’ai représentés pendant 13 ans.
C’est pourquoi je leur demande à nouveau de m’appuyer à la prochaine élection générale. Merci.